vendredi 24 avril 2009

POTOSI et sa mine d'argent
Le lendemain de notre arrivée à Uyuni, nous étions déjà dans le premier bus pour Potosi, il faut bien qu’on avance quand meme ! 7h dans un bus bondé, sur une piste qui monte, qui monte, à travers les montagnes. On était bien contents d’arriver ! Potosi, c’est une ville tout en pente, au pied du Cerro Rico, mont où se trouve la mine qui fait (ou faisait) la fortune de cette ville.

Quelques portraits...

Ceux la ne sont pas des mineurs, mais des hommes qui travaillent sur les routes (enfin les pistes...), la DDE quoi !Visite de la mine. L’agence nous vendait de l’aventure, ca en a été une ! Et avec de l’authenticité, en plus ! Nous sommes entrés courbés en deux dans la mine, les pieds dans l’eau (heureusement qu’on était équipés de la tete aux pieds), à la suite des mineurs qui poussaient difficilement leur vagonnet. Lorsqu’il est plein, il pèse une tonne et ne sont que trois pour le guider sur les rails en piteux état. On était plongé dans Germinal de Zola. Premier arret à la statue du Tio, le dieu de la mine. Avec l’arrivée des espagnols, le catholisisme a été imposé et la vénération des Dieux Incas (la Pacha Mama, le Tonnerre, l'Eau et le Tio) a été interdite. Le mot Tio vient d’ailleurs de la déformation du mot dios (dieu) prononcé par les Queschua, mais les espagnols ne se rendaient ainsi pas compte qu’ils parlaient d’un dieu. Il a une forme de diable rouge, imposant, avec un penis en érection qu‘on ne peut manquer. Il symbolise la fertilité et “l‘accouplement“ qu’il a avec la Pacha Mama pour produire du minerai dans cette montagne. C’est pour cette croyance que, dans cette mine, les femmes n’ont pas le droit de travailler : elles attisent la jalousie de la Pacha Mama, ce qui est mauvais pour sa relation avec El Tio. Les mineurs font des offrandes quotidiennes au Tio : des feuilles de coca, de l’alcool (96 degrés tout de meme), des cigarettes allumées… Notre guide l’a d’ailleurs honoré de cette manière. La dynamite en vente libre...

Les Rodrigoux avec EL TIO

Plus loin, nous avons emprunté une galerie étroite perforée manuellement. Rampant tant bien que mal dans ce boyau qui monte 30 mètres plus haut, nous rejoignons deux frères qui travaillent un filon d’argent, de bronze et de zinc. Les mineurs étaient en pause, à l’endroit meme de leur travail. Lorsqu’ils rentrent dans la mine, c’est pour 8h environ, sans voir le soleil. Ils rentrent ensuite chez eux pour manger, car ils ne mangent pas de tout ce temps, pour se reposer, puis ils recommencent dau milieu de la nuit pour de longues heures encore. Ils ne s’arretent que le dimanche, le seul moment où il n’y a personne dans la mine. Pour résister à ce labeur, ils ont les feuilles de coca : une par une, ils les mettent dans leur bouche en enlevant la tige. Ils les mettent avec les autres dans la joue, et garde cette grosse boule toute la journée durant. Les mineurs travaillent aujourd’hui en coopérative, dont ils sont tous socétaires et n'ont pas chef. Les personne d’un groupe qui travaillent ensemble, selon les horaires qui leur chantent, gagnent la meme chose. Leur salaire varie en fonction de la vente au raffineur des roches extraites cette semaine-là. Au temps des espagnols, il y avait beaucoup d’argent dans la mine, on dit qu’on aurait pu construire un pont d’argent pur de Potosi à Madrid. On dit aussi, qu’avec les conditions de travail qu’ils imposaient (6 jours d’affilés sans voir le jour), on aurait pu construire ce meme pont avec les os des mineurs morts. Mais aujourd'hui, ils exploitent surtout le zinc. En 2007, le kilo valait 2 dollards, actuellement 60 centimes de dollards. Autant dire rien. Cela couvre à peine les frais qu'ils ont pour travailler (dynamite, coca, matériel...). C'est pour cela que l'agence nous a conseillé de leur amener des cadeaux : boissons, dynamite, feuilles de coca. Notre guide a réparti les présents du groupe aux différents mineurs que l'ont a rencontré et qui nous ont très aimablement accueillis. Aujourd’hui, ce travail tue moins, mais reste mauvais pour la santé, surtout à cause des gaz et de la poussière qu’ils respirent. Leur espérance de vie est de 45 ans, et la retraite… à 55. Peu y parviennent, ou dans quel état ! ... La rencontre avec les mineurs a vraiment été un moment fort, et notre guide, Jesus de Greengo Tours, super dans ses explications. Une visite à ne pas manquer si vous passez à Potosi.

Un beau filon !
Certains mineurs descendent 200m de profondeurs pour trouver de nouveaux filons
Des stalactites de sulfate de cuivres....
Retour à Uyuni, 22 Jours après... Merci Colque Tour, Cette petite agence qui organise des tours sur le salar est l’une des plus grosses de Bolivie, bien qu’on pensait avoir déniché une toute petite entreprise, vu la taille du bureau d’Uyuni. Ils ont éte vraiment très arrangeants, car on a eu la possibilité d’étendre notre tour de 5 jours aussi longtemps que l’on voulait. On avait convenu de rester à la Laguna Blanca quelques jours afin de grimper le Licancabur. Mais ce qui n’était pas du tout au programme, c’était le petit tour au Chili. A chaque fois, ils nous disaient “no problemo !”, d’où notre extansion à …3 semaines ! On a donc repris la route pour Uyuni le mercredi 22, car le mardi il n’y avait pas de place pour nous dans les jeeps ; on ne peut pas leur en vouloir de nous avoir fait “poireauter” un jour, quand meme !… Le retour était magnifique, avec des sculptures naturelles, un peu de verdure ; en plus, la piste était beaucoup plus facile qu’à l’aller. Donc encore une belle journée, toujours sous le soleil et dans le vent.
La Laguna Colorada, plus colorée qu'à l'aller Les flammands roses...
La vallée de las piedras
Les rochers forment de vrais visages
L'église de San Cristobal, un village très récent, fabriqué de toutes pièces par une entreprise américaine qui exploite une mine.